Catégorie : SUR LE CHEMIN, LES VIVANTS
Ce travail pictural débute en 2020, à une période où je regardais la vie de la rue depuis ma fenêtre, dans une atmosphère sociale particulièrement anxiogène et délétère.
Mon attention a alors été captée par celles et ceux qui vivent et s’activent dans la rue.
J’ai entretenu avec eux, par le biais de la peinture, une forme de « dialogue et soliloque visuels », sur une ligne de crête entre monde intérieur et extérieur.
Plus tard, j’ai éprouvé le besoin d’aller marcher dans cette rue, de prolonger et d’étendre le champ de mon regard qui m’amenait à ressentir des personnes inconnues et proches en humanité.
Les peintures qui en résultent sont les traces mémorielles de ces moments vécus, uniques et singuliers. Ce sont des silhouettes, des attitudes, des visages qui nous questionnent sur les humains que nous sommes aujourd’hui.
Par la peinture, soit le dessin et la couleur, je vise à faire exister ces éclats de vie. Cela implique une relation intime au sujet, à une libre expression du dessin ; la main cerne rapidement l’objet et l’attention en mouvement, s’en fait l’interprète. La palette se déploie à partir des trois couleurs primaires et d’une non-couleur, le blanc, afin d’ouvrir le champ des nuances et ainsi être au plus près de la perception et de l’empreinte de l’émotion.
Les fonds sont peints comme des atmosphères qui enveloppent le sujet d’une tonalité qui résonne avec lui. Il sont dépouillés de détails et anecdotes ; la couleur, ses pouvoirs de suggestion et son rapport à l’indicible étant privilégiés.
J’ai pour dessein de donner à approcher la présence essentielle du vivant et l’énigme de tout être, en ayant conscience que celui-ci nous dépasse et ne peut se réduire à une image superficielle , à un cliché.
